« Je me suis
rendu au sol avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à
étreindre ! Paysan ! »
A. Rimbaud
En regard des souvenirs,
la liberté des chemins de l’enfance à travers les champs et
les grèves
Aujourd’hui encore, marcher, parcourir un paysage me
procurent une sensation d’espaces multiples et d’horizons toujours renouvelés –
à redécouvrir.
Le paysage demeure le motif principal de mes études, ce qui
revient à choisir et fixer s’il se peut la présence d’un lieu, sa densité, son
aire.
Je grave dans le paysage. J’en ressens la matière,
l’étendue, le relief, la lumière. Les lignes, les masses s’inscrivent et
répondent à l’énergie du geste - sous-tendue par la vision - dans le zinc. Pour
l’exprimer, une suite de gravures s’impose, la vision évolue au cours de la
réalisation de son dessin et entraîne des changements de formats, de
compositions, de techniques ; mais au fond, c’est la circulation entre
l’œil, le paysage et la main qui signifiera l’espace du lieu.
Les techniques de la pointe-sèche, de l’eau-forte au trait,
à l’aquatinte ou au carborundum, ne sont jamais utilisées pour elles-mêmes mais
pour dire la forme, le volume dans un langage plastique au plus près de la
sensation.
A l’atelier, j’imprime mes gravures en noir ou en couleurs.
La peinture à l’huile ouvre d’autres possibles, de reprises
en reprises, une figuration se défait, se construit, et l’étrangeté du réel
transposé sur la toile me porte vers d’autres horizons, imposés par une
nécessité plastique.
L’espace que figure une peinture de paysage n’est toujours
qu’une réduction de celui-ci, alors il me faut trouver les signes qui l’ouvrent
au regard.
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